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Qu’est-ce que notre rapport à l’administratif dit de nous ?

  • Photo du rédacteur: Estelle Borgeat
    Estelle Borgeat
  • 29 sept.
  • 2 min de lecture

On parle souvent de l’administratif comme d’une contrainte. Un “mal nécessaire”, quelque chose qu’il faut bien faire pour que l’entreprise, l’association, le projet puisse tourner. Des papiers, des mails, des factures, des dossiers, des échéances.

Et pourtant… notre rapport à l’administratif raconte beaucoup plus de choses qu’on ne le croit.


Entre structure et improvisation


On connaît tous deux profils opposés. D’un côté, celles et ceux qui ont des classeurs impeccables, un agenda à jour, des rappels automatiques pour tout. Chez eux, rien ne se perd, tout est tracé. De l’autre, celles et ceux qui repoussent toujours au lendemain, qui retrouvent une facture dans la boîte à gants ou qui font leur compta une semaine avant la clôture fiscale.


Ces attitudes ne sont pas anodines. Elles disent quelque chose de notre rapport à la vie : est-ce qu’on préfère sécuriser, anticiper, prévoir ? Ou est-ce qu’on aime garder une marge pour l’improvisation, quitte à vivre un peu dans le chaos ?


La question du contrôle


Beaucoup de dirigeant·e·s tiennent à gérer eux-mêmes leur administratif.


“Je préfère vérifier, au moins je sais que c’est fait. ”

Derrière cette phrase, il n’y a pas seulement de la rigueur : il y a aussi une volonté de contrôle.


Confier son administratif, c’est accepter que quelqu’un d’autre ait accès à ses chiffres, ses documents sensibles, ses mails. Ce n’est pas rien. Ça demande de la confiance. Et pour certains, c’est même un exercice de lâcher-prise : reconnaître qu’on n’a pas besoin de tout porter soi-même pour que les choses avancent.


C’est souvent là que l’on voit la différence entre “tout faire” et “bien faire”.


Une charge mentale invisible


On parle beaucoup de charge mentale dans la sphère privée, mais elle existe aussi dans le monde professionnel. Combien de dirigeant·e·s me disent : “Je pense à mes factures le soir avant de dormir” ou “Je me réveille la nuit en me rappelant qu'une offre n'a pas été envoyée” ? C’est ça, l’administratif mal géré : une petite voix permanente qui grignote notre tranquillité.


À l’inverse, quand il est structuré, suivi, à jour, il devient un vrai luxe. Un espace mental libéré. Plus besoin de ruminer, de retenir, d’avoir peur d’oublier.

C’est là qu’on se rend compte que l’administratif n’est pas une simple tâche : c’est une condition de sérénité.


Ce que ça révèle de nous


Repousser l’administratif, c’est parfois comme repousser une conversation difficile : on évite, on procrastine, on se dit que ça ira mieux demain. S’y attaquer tout de suite, c’est au contraire montrer qu’on préfère affronter les choses, qu’on aime avancer léger.


Dans une équipe, on le voit vite : certaines personnes sont rassurées par un process clair, d’autres s’épanouissent mieux dans le flou. Et ce n’est pas une question de bien ou mal faire, mais de personnalité, de rapport aux responsabilités.


Et si c’était un miroir ?


Finalement, notre rapport à l’administratif agit comme un miroir. Il reflète notre rapport au temps : est-ce qu’on vit dans l’anticipation ou dans l’urgence ? Il reflète notre rapport à la confiance : est-ce qu’on ose déléguer, partager, lâcher prise ? Il reflète même notre rapport à nous-mêmes : est-ce qu’on s’autorise à se simplifier la vie, ou est-ce qu’on se complique les choses inutilement ?

 
 
 

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